Etre thérapeute

Que l’on décide de devenir naturopathe, phytothérapeute, nutritionniste, masseur, réflexologue ou toute autre technique de thérapies naturelles, tout démarre d’un objectif, une envie qui nait au fond de notre cœur : accompagner les autres pour leur permettre de recouvrer la santé et un meilleur équilibre dans leur vie. Seule le moyen d’y arriver change.

Certes, il existe encore quelques personnes (de moins en moins) qui croient que les thérapies naturelles sont un moyen simple de reconversion pour quitter un travail qui les ennuies ou devenir riche rapidement. Certes, les formations en thérapies naturelles demandent souvent moins de temps de formation que d’autres professions et peuvent rapporter pas mal d’argent aux personnes qui savent comment proposer leurs services. Cependant, sans le feu sacré d’aider les autres au fond de soi, être thérapeute risque de rapidement devenir pesant.

Une certitude et des doutes

La plupart des personnes qui décident de devenir thérapeute savent au fond d’elles qu’elles portent cette étincelle. Pour leur cœur, accompagner leurs semblables vers la santé est une évidence. Cependant, la plupart des fois, notre mental nous empêche d’avoir accès à ce que désire réellement notre cœur. Il trouve pour cela toutes les bonnes raisons : peur de manquer de clients, se sentir illégitime, trop vieux, angoisse de ne pas pouvoir vraiment aider, difficulté à suivre des études, formations trop longues, inquiétude pour ce que va en penser ses proches… Les excuses ne manquent pas.

La plupart des thérapeutes en devenir que nous avons rencontrés sont tiraillés en le fait de savoir ce qu’ils veulent et tous les doutes qui les assaillent. Il existe ainsi des personnes qui n’osent jamais se lancer et qui le regrettent quand elles sont arrivées à l’âge de la retraite.

Pour beaucoup de personnes, ces doutes ne se lèvent qu’après un traumatisme. C’est pour cela qu’on voit beaucoup de personnes devenir thérapeutes après un choc important. On croit alors que c’est ce dernier qui les a changé. En réalité, ces personnes sont thérapeutes dans leur cœur depuis longtemps, peut-être même toujours. Le traumatisme leur a juste permis de lever les doutes qui les empêchaient d’être elles-mêmes.

Nourrir le thérapeute en soi

Pour devenir thérapeute, il est ainsi nécessaire de nourrir cette petite flamme au fond de notre cœur et de la faire grandir jusqu’à ce qu’elle devienne assez forte pour écarter la plupart des doutes. C’est un passage plis important que celui de réussir ses études.

Bien sûr, certaines personnes n’ont déjà aucun doute quand à ce qu’elles veulent faire et comment elles veulent avancer. De l’autre côté, il existe des personnes qui se lancent dans des études sans avoir conscience de leurs doutes, elles ne mènent en général jamais leurs projets à bon port. Bien sûr, il n’est pas nécessaire d’avoir ôté tous ses doutes avant de se lancer dans une formation, ce serait même contre productif. Il est juste important de prendre conscience de ce qui se joue en nous et d’arroser chaque jour cette petite pousse qui grandit dans notre cœur.

Comment faire ? La réponse peut être différente pour chaque personne. Il est par exemple possible de :

  • Se concentrer tous les jours sur des éléments qui nous rapprochent du fait d’être thérapeute (même qui peuvent nous sembler petits)
  • A chaque fois que nous avons un doute quand à la réussite de notre rêve, nous pouvons nous demander d’où il vient et s’il nous appartient vraiment (la plupart de nos doutes viennent de croyances d’autres personnes et nous ne savons même pas leur signification pour nous)
  • Prendre le temps de se demander si nos doutes sont fondés et surtout si ce sont des certitudes, par exemple :
    • « Il est impossible de réussir comme thérapeute » : est-ce que personne ne parvient à vivre de son cabinet de thérapie ?
    • « Je suis trop vieux pour reprendre des études » : comment font ceux qui reprennent et réussissent des études très difficiles à 70 ans ?
    • « Je ne me vois pas travailler à 100% comme thérapeute » : n’existe-t-il pas d’autres moyens de vivre comme vous le désirez ?
    • « Je ne suis pas capable d’être un bon thérapeute » : qu’est-ce qui vous fait dire ça ? N’y a-t-il pas un moment de votre vie où vous avez réussi à vous guérir ou à guérir vos proches ? N’avez-vous jamais eu une idée totalement juste de ce dont vous souffriez ? Est-ce que les thérapeutes et les médecins ont toujours raison ?
  • Prendre soin de sa santé et de son hygiène vitale tous les jours
  • Lire, se renseigner, réfléchir au domaine des thérapies naturelles

Il ne s’agit bien sûr que de quelques exemples, laissez parler votre cœur, il saura toujours vous guider dans la bonne direction.

Incarner le thérapeute que vous êtes

En général, nous avons appris à devenir quelque chose avant de nous sentir légitime, et encore… Nous attendons alors généralement d’avoir fini nos études, de nous être installé dans notre cabinet et d’avoir plein de clients que l’on peut aider avant de se sentir « un peu » thérapeute.

Tous les coachs actuels vous le diront : ce n’est pas ainsi que nous nous donnons toutes les chances de réussir, au contraire. Dans tous les domaines de notre vie, il est important d’incarner ce que nous désirons avant de pouvoir pleinement le devenir. Par exemple, dans le cas de l’alcoolisme, on dit que les gens restent alcooliques à vie. Pourtant, j’ai déjà rencontré plusieurs personnes qui en sont totalement sortis. Quelle différence existe-t-il en ceux qui s’en sortent complètement et ceux qui luttent toute leur vie pour éviter les rechutes (sans jamais y parvenir) ? Les premiers ont réussi à incarner la version d’eux-mêmes qui ne sont plus alcooliques alors que les 2ème sont des alcooliques en abstinence. Ils sont persuadés qu’ils seront toujours alcooliques, alors ils le restent toujours.

Il en va de même pour les thérapeutes. Si on attend telle ou telle preuve de notre réussite pour se sentir thérapeute, elle ne viendra sans doute jamais (ou nous ne la verrons de tout de façon pas). Par contre, si nous prenons le temps d’incarner le thérapeute que nous sommes, sans attendre de preuves, ces dernières viendront naturellement.

Comment incarner un thérapeute ?

Les plus simple est généralement d’utiliser la visualisation et le ressenti. Comme un enfant ou un acteur qui « joue » à être un personnage, nous pouvons commencer par « jouer » le thérapeute que nous voulons devenir :

  • Comment mange-t-il ?
  • Comment parle-t-il ?
  • Comment se comporte-t-il ?
  • Comment est-il avec ses proches ? (comme thérapeute amateur, nous avons tendance à vouloir imposer notre vision aux autres, alors qu’un thérapeute professionnel sait généralement bien mieux respecter la vie privée de chacun)

En commençant par faire semblant, vous permettrez au vous thérapeute de se matérialiser de plus en plus dans votre vie. Il est surtout important de ne pas avoir d’attente quand au résultat, car cela nous sépare de notre objectif. Pensez à un plombier professionnel qui attendrait de savoir réparer une fuite, cela n’aurait pas de sens.

Incarnez de plus en plus le thérapeute que vous êtes et vous verrez que les doutes se modifieront et disparaîtront. Votre attention va changer et il vous sera plus facile d’entendre vos vrais désirs et vos vraies envies.